« Nous, officiers municipaux et notables de la commune de Séreilhac, ayant vu sous nos yeux et sous notre exacte surveillance se former sur la place publique de ladite commune un attroupement imprévu de femmes mal intentionnées secondées de quelques hommes aussi ennemis de la paix, nous y sommes sur le champ transportés pour écarter ce mouvement séditieux.

Nous avons employé tous les moyens et le langage qui nous ont paru les plus convenables dans une telle circonstance (?) en tâchant de les ramener à la raison en leur faisant connaître le danger où elles s’exposaient mais elles ne nous ont répondu que d’un ton furieux et menaçant et suivant l’impulsion de leur extravagance, elles se sont transportées au temple de l’Etre Suprême en demandant un prêtre et s’exhalant en mille murmures contre plusieurs personnes innocentes, et là, pour satisfaire leur cupidité et leur fureur insensée, se sont attaqué aux bancs et tables qui servaient à la société dans ses séances, les ont brisés et en ont fait un feu de joye, ensuite, se livrant à de plus grands excès, elles ont coupé l’arbre de la Liberté et l’ont aussi fait brûler. La municipalité, qui s’employait alors avec force pour réprimer ce désordre, n’était secondée du secours d’aucun individu, et étant de plus en plus insultée et de plus en plus menacée, a été contrainte de céder à leur violence, mais ayant connu et distingué Andrive, épouse à Léonard Robert de Gauthié, Léonarde Darthou du village du Theillaut, Jeanne Parthonneaud épouse de Jean Tharaud du village de Lauchaunie, lesquelles agissaient avec le plus d’entêtement d’aigreur et de fureur, nous les avons nottées au présent procès-verbal pour en être du tout statué que de droit selon la loi.

Fait et clos le présent procès-verbal à Séreilhac à trois heures de relevée le 16 germinal 3e année de la République Française une et indivisible. »

Bély et Mayéras, officiers municipaux

Robert, notable

Relevé par M. Coindeau (AGL 131)

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