LIMOGES

« Aujourd’hui treize août mil huit cent trente sept à neuf heures du matin, pardevant nous Jean Poncet des Nouailles, adjoint de monsieur le maire de la ville de Limoges, faisant les fonctions d’officier de l’Etat civil soussigné a comparu Monsieur Lazare Hypolite CARNOT, propriétaire, âgé de trente-six ans, demeurant rue Neuve Sainte-Valérie, division du Nord, lequel nous a présenté un enfant du sexe masculin, né le onze courant à six heures du soir, de lui comparant et de dame Jeanne Marie Grâce Claire DUPONT, son épouse, auquel enfant il a déclaré donner les prénoms de Marie François Sadi, lesquelles présentation et déclaration faites en présence de Messieurs Antoine Joseph Edouard Dupont, officier de marine, âgé de vingt-sept ans, demeurant Boulevard de la Pyramide, et de Gaucher Joseph Descoutures, Conseiller à la cour royale de cette ville, âgé de cinquante ans, demeurant susdit Boulevard, lesquels ainsi que le père ont signé avec nous le présent acte après lecture faite. »

Mention marginale :

Président de la République Française le 3 décembre 1887, assassiné à Lyon le 24 juin 1894 par Caserio Santo (sujet italien).

A.D. Haute-Vienne, 3 E 85/155

Sadi Carnot était le fils d’Hippolyte Carnot, député sous la monarchie de Juillet puis sous la Troisième République, ministre de l’Instruction publique en 1848, et sénateur en 1875, et le petit-fils de Lazare Carnot, “l’Organisateur de la Victoire”, membre du Comité de Salut Public, à la tête de la Défense nationale, puis l’un des cinq membres du Directoire, ministre de la Guerre sous le Consulat puis de l’Intérieur durant les Cent Jours.

Limousin et charentais par sa mère, Sadi Carnot naquit à Limoges, dans la maison de ses grands-parents maternels Dupont de Savignat, rue Neuve-Sainte-Valérie (actuelle rue du Général-Cérez), située tout près de l’hôtel particulier construit à la fin du XVIIIe siècle pour son arrière-grand-père, Jean-Baptiste Nieaud, maire de Limoges en 1790-1791 puis conseiller général et président du tribunal de Commerce. Une plaque commémorative a été apposée sur la façade d’une maison du boulevard qui porte aujourd’hui son nom à l’occasion d’une visite du président de la République dans sa ville natale, maison qui n’est donc pas celle où il était né, mais avait l’avantage d’être située sur le parcours officiel…

Elève du Lycée Condorcet, de l’Ecole Polytechnique, puis de l’Ecole des Ponts-et-Chaussées dont il sortit major en 1863, Carnot fut d’abord ingénieur en chef de la Haute-Savoie. Haut-fonctionnaire dans l’administration des Ponts-et-Chaussées, puis préfet de la Seine Inférieure, il mena parallèlement une carrière politique : élu député de la Côte-d’Or en 1871, il occupa ensuite des postes ministériels. Sous-secrétaire d’Etat puis ministre des Travaux Publics, il devint ministre des Finances en 1885 et fut élu président de la République en 1887. Sa présidence fut marquée par la montée du boulangisme, le scandale de Panama, mais aussi l’alliance franco-russe. Dans un contexte d’agitation politique, syndicale et anarchiste, Sadi Carnot est poignardé à Lyon le 24 juin 1894 par un anarchiste italien, Sante Geronimo Caserio, alors qu’il quittait le banquet organisé à l’occasion de l’Exposition de Lyon. Il meurt des suites de ses blessures peu après minuit. Il repose au Panthéon aux côtés de son grand-père, Lazare Carnot. C’est le seul président de la République française à être inhumé au Panthéon.

L’ascendance limousine de Sadi Carnot a été étudiée dans Généalogie en Limousin n° 40, mars 2003.

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