LIMOGES, Saint-Pierre-du-Queyroix :

Le vingt-cinquième juillet 1709 j’ay baptisé un garçon né le mesme jour de Mr Me Arnaud de SILHOUETTE, conseiller du roy, receveur des tailles en l’élection de Limoges, et de dame Rose ROFFAY son épouse, a esté nommé Estienne et a eu pour parrain Mr Me Estienne Pichon, conseiller du roy, receveur en ladite élection, et pour marraine dame Marie Descubes, épouse de Mr Me Jean François Martin de La Bastide, conseiller du roy au siège présidial et sénéchal de Limoges et trésorier de France en la présente généralité, qui ont signé avec moy. 

A.M. Limoges, GG 29

Etienne de SILHOUETTE était le troisième fils né à Limoges d’Arnaud de Silhouette, originaire de Bayonne, alors receveur des tailles de l’élection, charge acquise en 1708 et revendue en 1709 à l’un de ses beaux-frères, Etienne Pichon. Son autre beau-frère était Léonard Dubois, sieur de la Planche, receveur des tailles en l’élection de Bourganeuf. Il fut ensuite directeur des recettes générales des finances de Limoges et mourut à Biarritz en 1754.

Son fils Etienne fit des études de droit puis effectua de nombreux voyages en Europe (Hollande, Espagne, Portugal, Italie, Angleterre…), dont il laissa des écrits. En 1745, il fut pourvu d’un office de conseiller au parlement, commissaire maître des requêtes du Palais de Metz, et entra l’année suivante au service du duc d’Orléans, dont il fut secrétaire des commandements, garde des sceaux puis chancelier chef et surintendant. En 1749, il fut désigné comme commissaire pour le règlement des limites de l’Acadie entre la France et l’Angleterre, et en 1751 fut l’un des commissaires généraux de la Compagnie des Indes. Le 4 mars 1759, le roi le nomma ministre d’Etat, contrôleur général des finances. Durant son court passage au ministère il proposa des réformes drastiques pour sauver les finances du pays, qui furent très mal accueillies. Il se retira alors sur ses terres de Bry-sur-Marne, où il mourut 20 janvier 1767.

Etienne de Silhouette laissa son nom à une île des Seychelles et à une expression entrée dans le langage courant qui donna ensuite un nom commun : le mot “silhouette”, utilisé de nos jours pour désigner un profil tracé au crayon d’après une ombre projetée ou les contours d’un corps, dérive de l’expression “à la Silhouette” inventée lors de son passage au ministère des finances en 1759. Elle voulait désigner à l’époque, par dérision, un objet intentionnellement mal fait, grossier ou incomplet.

La filiation limousine d’Etienne de Silhouette a fait l’objet d’un article, publié dans Généalogie en Limousin n° 38, septembre 2002.

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