L’HERALDIQUE

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Contrairement à une idée encore très répandue, le blason n’a jamais été un privilège réservé à la noblesse. Si cette science des “symboles héréditaires” remonte aux chevaliers du Haut Moyen-Age (milieu du XIIe siècle), les “armoiries” perdirent leur caractère proprement militaire dès le siècle suivant, et leur usage, comme celui des sceaux, se généralisa à toute la société. Il était permis à chacun, noble ou roturier, particulier ou collectivité, d’avoir un blason…

Les origines

Les armoiries héréditaires de la noblesse féodale remontent au XIIe siècle. Il s’agissait à l’origine d’un moyen de reconnaissance purement militaire et individuel. Lors des batailles en temps de guerre, ou des tournois en temps de paix, il était nécessaire de pouvoir identifier les chevaliers, dont la tête était protégée d’un heaume. On eut alors recours à des marques distinctives, aux couleurs vives visibles de loin, pour marquer l’équipement du chevalier : son bouclier, son casque, sa cotte d’arme, son enseigne…

Lors des tournois, les chevaliers entrant en lice étaient annoncés et décrits par des “hérauts”, d’où le nom d’héraldique donné à cette science des blasons. De même, les boucliers d’alors étaient en bois, recouverts de peaux, d’où le nom de scutum (du grec skutos : cuir, peau), qui a donné l’écu. Les bandes de cuir étaient maintenues sur le blason par des lames de fer ou des lattes de bois clouées, qui comme le cuir étaient peintes, mais souvent de couleur différente et disposées de manières diverses : c’est l’origine de ce que l’on appelle en héraldique les “partitions” (coupé, parti, tranché, taillé, écartelé, écartelé en sautoir, gironné, échiqueté, chapé, chaussé) et les “pièces honorables” (chef, fasce, pal, bande, barre, bordure, chevron, croix, franc-canton, franc-quartier…) : des figures simples, et faciles à reconnaître de loin par l’opposition de leurs couleurs.

Très vite, ces moyens de reconnaissance furent adoptés comme marques caractéristiques pour sceller les actes et contrats. Ainsi les armoiries du chevalier ornèrent-elles son sceau. Les juridictions seigneuriales employèrent le sceau du seigneur pour authentifier leurs actes, si bien que dans de nombreux cas le blason se trouva alors attaché à un fief, ce qui explique que certains seigneurs ont pu changer d’armoiries en changeant de fief. Dès le XIVe siècle, cette pratique cessa et le blason devint une marque distinctive non plus d’un fief, mais d’une famille : les mêmes armoiries sont alors utilisées par les différents membres d’une même famille. Le blason, tout en conservant son caractère militaire d’origine, sert alors aussi à marquer la propriété d’un bien ou d’un objet. A la même époque, le dessin du blason s’enrichit et se complique. Aux pièces honorables s’ajoutent des figures : les “meubles”. Ceux-ci servent notamment à distinguer les différentes branches d’une même famille.

Principes de base

  • Les émaux : couleurs, métaux et fourrures

L’art du blason emploie neuf émaux de base : cinq couleurs, deux métaux et deux fourrures.

Les couleurs (ou émaux proprement dits) sont l’azur (bleu), le gueules (rouge), le sinople (vert), le sable (noir) et le pourpre (violet).

Les métaux sont l’or (jaune) et l’argent (blanc).

Les fourrures sont le vair et l’hermine (et leurs variantes : contre vair et contre hermine) : le vair est représenté par de l’azur chargé de petites cloches renversées d’argent ; l’hermine par de l’argent chargé de mouchetures de sable (l’inverse dans le cas de la contre hermine).

En gravure, les émaux sont représentés par des points et des hachures :

  • l’argent n’est figuré par aucun dessin,
  • l’or est figuré par des petits points,
  • l’azur par des lignes horizontales,
  • le gueules par des lignes verticales,
  • le sinople est représenté par des lignes en diagonale de gauche à droite,
  • le pourpre par des lignes diagonales de droite à gauche,
  • le sable enfin est figuré par des lignes croisées horizontales et verticales ou du noir,
  • l’hermine est figurée par de l’argent (blanc) chargé de mouchetures de sable (noires),
  • le vair par de l’azur (bleu) chargé de petites cloches renversées d’argent (blanc).

Le langage du blason

Avec ses décors très codifiés, ses ornements stylisés, ses figures, la description des blasons a conservé quantité de termes anciens qui ne subsistent plus que dans ce vocabulaire héraldique.

Publié par AGL   @   25 mai 2022 0 commentaires

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